09 avril 2024

RAP

LA VOIX DU BONHEUR

Laissez moi penser que la vie peut être belle
et pour l'affirmer, monter les décibels.
J'veux pouvoir crier sur les toits
que j'peux être heureuse encore une fois.
Voir fuser des centaines d'éclats de rire.
Émerveillée, afin d'entailler le pire
car je refuse de broyer du noir
telle une machine, du matin jusqu'au soir.
Humaine, j'veux simplement dire
que j'ai le droit d'y croire.
Qu'on peut déposer les armes
sans être noyé sous un torrent de larmes.
J'ai besoin de garder espoir, de changer d'air,
pour voir ce que c'est que d'être bien.
Profiter simplement des petits riens.
Pouvoir prendre les choses à la légère.

Le bonheur est à la portée de tous.
Il m'entraîne et me pousse.
C'est l'heure de me donner une chance.
Que prennent vie mes croyances.
C'est l'heure de rentrer dans la danse.

L'âme arc-en-ciel, aux mille couleurs,
à étaler sur mes sourdes douleurs.
Épuisée de s'effondrer, de vriller,
je sais qu'à chaque jour suffit sa peine.
Et oui, qu'il en existe aussi sans haine.
Reposée, je laisse le soleil briller.
Je me relève une fois pour toute,
laissant derrière moi les doutes.
L'existence est courte, j'veux profiter
de ses plaisirs comme en une nuit d'été
et surtout, poétiser ces belles envolées.
Le cœur plein, réaliser mes rêves.
Quitter ceux qui veulent me les voler.
Comme je plains ceux qui crèvent
de n'avoir osé atteindre les leurs.
Mais, ça y est, pour moi il est l'heure.

Le bonheur est à la portée de tous.
Il m'entraîne et me pousse.
C'est l'heure de me donner une chance.
Que prennent vie mes croyances.
C'est l'heure de rentrer dans la danse.

Je cède à l'appel de la fièvre.
Je m'en vais, le sourire aux lèvres.
Suivez moi, je prends les devants.
Ma foi me fait aller de l'avant.
Un pas après l'autre, au suivant,
avec une légèreté délicieuse.
Oh combien est précieuse l'allégresse !
La joie est une richesse
qui fait de moi une chanceuse.
Je donne enfin une voix à ma vision
afin d'accomplir ma mission.

Le bonheur est à la portée de tous.
Il m'entraîne et me pousse.
C'est l'heure de me donner une chance.
Que prennent vie mes croyances.
C'est l'heure de rentrer dans la danse.

©️ Slamity Jane - SACEM

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JAMAIS VOULU ÇA

J'n'ai jamais voulu ça, être nourri par la rage.
Galérer des années pour tourner une page.
Ne plus être maître de mon royaume.
J’en bave tel le loyal lion en cage.
J’n’ai que trop erré dans vos déserts
n’offrant que mirages, solitude et misère.
En attendant qu’on m’injecte le sérum,
j'brave de façon royale vos entraves.
Je veux seulement prendre le large,
avant de devenir complètement barge.
J’refuserai toujours d’être une épave.
J’broie la colère dans ma paume.
J’bois, me saoulant avec mes propres psaumes.

J’n’ai jamais voulu ça
J’n’ai jamais voulu ça

J’n’ai jamais voulu être la cible de vos reproches.
J’n’aurai jamais cru faire du mal à mes proches.
Mais vous savez, lorsque soudain tout dérape,
nombreuses sont les choses qui nous échappe.
C’est comme si à chaque nouvelle étape
on descendait en parallèle d’un étage.
J’n’ai jamais voulu ça, être l’otage
des promesses que je n’ai pas pu tenir,
des croyances que je pensais détenir.
J’n’aurai jamais pensé vous abandonner
après avoir si longtemps tout donner,
mais parfois la seule solution est de partir
lorsqu'on souffre le martyr.

J’n’ai jamais voulu ça
J’n’ai jamais voulu ça

J’n’ai jamais voulu ça, combattre
pour trouver la paix intérieure.
J’n’aime pas l’idée d’avoir à me débattre
dans les draps froids de mes peurs.
J’n’aurai jamais cru perdre en route l’enfant
ambitieux, conquérant, à l’air rieur.
Mais j’rentre pas dans le rang des gens tristes.
J’rêve de mieux et j’suis sur la bonne piste.
Et oui, maintenant adulte, j’me défends
face au tumulte, à la fureur du monde extérieur.
Si je ne choisis pas encore tout ce que je vis,
c'est en connaissance de cause que je sévis.
Ça date pas d’aujourd’hui que je dis oui à la vie.

Tant de choses que j'n'ai pas voulu.
Mais bon c'est comme ça
et il faut bien vivre avec.

©️ Slamity Jane - SACEM

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MAUDIT

Maudit je suis né,
condamné à vivre damné.
Un sordide refrain tourne dans ma tête
et ma terrifiante psychose s'entête.
Trop de barreaux à scier
au sein de cette existence sans pitié
refusant obstinément de m'amnistier.
Des mots obscurs gravés dans l'acier.
La poisse me colle à la peau.
Toujours vêtue de mes oripeaux.
La même histoire sans cesse se répète.
Les amitiés peu à peu s'émiettent,
infimes grains de sable dans le sablier.
J'ai voulu d'un splendide amour,
dur de constater ce que je récolte en retour.
Impossible d'apposer un point final.
Victime d'une détestable cabale.
Le malheur injecté en dose létale.
Les agonies à outrance sont fatales.

La souffrance m'a prit sous son aile,
me retient quand je veux me séparer d'elle.
Je ne parviens pas à lui être infidèle.
Impossible de conjurer le sort
car elle me tire vers le bas
quand je cherche à prendre mon essor.
À corps perdu, je plonge dans mes béances.
Elle aime ma déchéance,
mon irréversible manque de chance.
Soumis par sa main glaciale
ainsi j'abandonne le combat
et attend la délivrance.
À la fin de cette infernale spirale,
elle sera témoin de mon ultime râle.

©️ Slamity Jane - SACEM

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LAISSER COULER

https://www.youtube.com/watch?v=oY2CtnSRhyM

Laisser couler tout ce qui vient.
Il n'y a que ça pour faire du bien.
Ne plus vouloir s'attacher à rien.
Un à un, tenace, défaire les liens.
Sur la feuille, se laisse aller
emportée par le courant des pensées.
Tant de peine s'est déjà déversée.
Portée par une flopée d'émotions,
s'abandonner à ses divagations.
Écouter ce que dicte sa muse,
ressusciter plus la mine s'use.
Avoir conscience de sa veine
alors que l'existence malmène.
Ne pas vouloir stopper l'hémorragie.
Quand on se fait un sang d'encre,
prolixe, ne pas être un cancre.
Heurté(e) par la noire poésie de la vie,
elle est aussi source d'illumination.
Elle nous évite l'aliénation.
Au lieu de faire le gros dos,
composer des rondeaux.

Seule solution pour lâcher prise.

L'inspiration est un souffle nouveau.
C'est la meilleure clé à notre trousseau.
Elle marque nos lettres de son sceau.
Comme touchée par la grâce,
sur notre fragile épiderme, sa trace.
La triste réalité nous a crevé les yeux
mais confronté(e) aux constats odieux,
nous accueillons ses plus belles révélations.
Il suffit parfois d'un peu d'imagination
pour capter l'essentiel au-delà du visible.
Avoir une confiance aveugle en ce fusible.
La plume nous sort de notre stupeur
et soulage notre torrentielle fureur.
Rien ne peut arrêter l'enthousiasme
quand elle gomme le marasme.
Sourde aux mauvaises prophéties,
elle surprend avec ses facéties.
Elle nous a rendu notre liberté
là où tout espoir avait déserté.
Elle connecte le cœur à l'esprit,
avec elle nous sommes en faction,
elle brise les verrous sans effractions.

©️ Slamity Jane - SACEM

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EXIL



Un pétage de plomb a tout déclenché.
Croyez moi, j'ai bien assez marché,
épuisé mon énergie à tenter de ne pas flancher.
Dans ma tanière ne venait pas me chercher.
Ça y est, le silence se fait, j'ai tout débranché.
Apaisant, en boucle dans ma tête il résonne.
À présent, je ne suis plus là pour personne.

Fracassée par la cohorte des tracas,
j'en ai assez des horribles malheurs, du fracas.
Des fantômes du passé je ne veux plus faire cas.
Je tiens éloigné ce que je déteste
et de mes fardeaux je me déleste.
Je n'ai pas ma place dans ce monde violent,
où tout sourit aux insolents.
Face au mépris, je pars en courant.
De rien je ne veux être au courant
car facilement remonte la révolte
comme traversée par mille volts.

Je me dois, en toute honnêteté,
de m'exiler, de déconnecter
pour retrouver ce que je suis,
tel un tableau que l'on essuie ;
démêler les fils du mal du bien,
que rien ne se passe à mon insu.
Retourner à la source d'où je viens.
Il n'y a pas d'autres issues.
Dorénavant, je compte là-dessus
pour me remettre d'aplomb,
ôter mes semelles de plomb
et aller me mêler à mes prochains.
Prête à prendre le prochain train.
Qu'enfin se rétablisse la lumière,
je puisse compter sur mes ampères.
C'est l'unique fait auquel je crois :
il est si essentiel de revenir à soi
quand notre histoire nous déçoit.

©️ Slamity Jane - SACEM

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PIÈGE DE LA VIE



Usé de naviguer d'écueil en écueil,
ta vie est une fleur que tu effeuilles
« Je t'aime un peu, beaucoup,
Jusqu'à la folie... pas du tout ».
C'est une tombe sur laquelle tu te recueilles.
Dans les méandres de ta mémoire
il y a une faible lueur d'espoir.
Tu sens sa chaleur au creux de tes mains.
Tant bien que mal, tu l'entretiens jusqu'à demain.
Mais elle est si infime au sein de l'ouragan.
Au gré des courants, tu es un lagan.
Souvent tu veux céder à l'appel de la mort.
Violents sont les vents du remord,
de la détresse et de la colère.
Moroses sont les notes de ta portée
lorsqu'ils ont tout emporté.

Seule la peine ne te paraît pas éphémère.
Tu contemples, atterré, tes rêves échoués.
Rien ne reste dans tes poches trouées.
Chancelant tu avances,
avec pour compagne la malchance.
À quoi ça sert d'idéaliser,
de s'attendre à mieux
si tout est si difficile à réaliser ?
On te dit d'ouvrir grands les yeux
mais la réalité te pique tellement
que tu préfères les garder fermés.
Tant que la vraie beauté n'aura pas germée
tu ne peux faire autrement.
L'existence est souvent vénéneuse,
voire parfois haineuse.
Les morsures de l'aspic
te marqueront à jamais,
comme ceux que tu as aimé.
Empêtré dans les roncières,
le manque cruel de lumière
a fait de toi le roi des ombres.
Cherchant quoi bâtir au sein des décombres.
©️ Slamity Jane - SACEM

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07 avril 2024

Capharnaüm

Dans ma tête c'est le bazar.
Elle veut tout planifier,
ne rien laisser au hasard.
Elle est trop sûre d'elle.
Face à l'imprévu,
elle est horrifiée
et c'est de nouveau le bordel.
Dans le labyrinthe de mes pensées bizarres
souvent je me perds.
Des souvenirs à moitié effacés
côtoient ceux que j'ai inventés,
ainsi que ceux qui prennent tout l'espace.
Je commets d'injustifiables impairs
envers mes différentes personnalités
puis reste plantée là, dubitative,
à me demander ce qui m'arrive,
qui est devant ma glace,
celle qui a pris ma place.
Des bribes de mémoire se baladent de-ci de-là,
pièces d'un puzzle ne pouvant être assemblées.
Je dois être fêlée de la cafetière.
Là dedans ça infuse.
Des envies, en nombre, se diffusent.
Je nage dans la confusion la plus totale.
Je ne maîtrise plus la situation.
Si je te parle, attention,
je crains que mon cerveau ne prenne le contrôle,
bien trop certain de l'importance de son rôle.

Dans mon coeur, c'est la même.
C'est bien ça le dilemme.
Les sentiments se mélangent
créant une mosaïque bien étrange,
que moi-même je peine à discerner.
Il souhaite se sentir vivant
mais zigzague quand on veut le cerner.
Ainsi, contre les humeurs du vent,
se moquant du blizzard et de l'alizé,
même lorsque la balle est dans son camp,
il vise des buts mouvants.
Ses pulsations sont désordonnées.
La tachycardie n'est pas loin.
S'il veut qu'on prenne soin
de le protéger, d'écouter ses attentes,
il doit apprendre à pardonner.
Mais encore il se lamente,
agité par d'anciennes tourmentes.
Lorsqu'il se laisse enfin aller,
plus rien ne peut le raisonner.

Entre les deux s'engagent des dialogues improbables.
Les sujets de conflits sont infinis.
Puis, pour conclure, chacun traite l'autre de zinzin.
De leur état me tiennent pour responsable.

Moi, avec toute cette zizanie
j'en perds littéralement mon latin.
À mon insu, à tue-tête ils zinzinulent
et finalement ne font que ce qui leur chante.
Le plus drôle c'est qu'avec leurs histoires
c'est moi qui suis ridicule.
Bon allez, il se fait tard.
J'ai la gueule de bois des fêtards.
Ces deux-là m'ont saoulée
à ne pas trouver de terrain d'entente.
Il est temps de remettre de l'ordre.
C'est l'heure de la détente.
Je ne veux plus les entendre se disputer.
Je suis trop fatiguée pour discuter
après toutes ces nuits blanches
qu'ils m'ont fait passer sur la planche.
Je cesse maintenant de les écouter
car s'élève déjà le brouhaha
d'une foule de promesses
d'un quotidien mieux rangé.
Que ça leur plaise ou pas,
de côté je les laisse.
Je prends la relève,
je signe la trêve.

© Slamity Jane - SACEM