Dans ma tête c'est le bazar.
Elle veut tout planifier,
ne rien laisser au hasard.
Elle est trop sûre d'elle.
Face à l'imprévu,
elle est horrifiée
et c'est de nouveau le bordel.
Dans le labyrinthe de mes pensées bizarres
souvent je me perds.
Des souvenirs à moitié effacés
côtoient ceux que j'ai inventés,
ainsi que ceux qui prennent tout l'espace.
Je commets d'injustifiables impairs
envers mes différentes personnalités
puis reste plantée là, dubitative,
à me demander ce qui m'arrive,
qui est devant ma glace,
celle qui a pris ma place.
Des bribes de mémoire se baladent de-ci de-là,
pièces d'un puzzle ne pouvant être assemblées.
Je dois être fêlée de la cafetière.
Là dedans ça infuse.
Des envies, en nombre, se diffusent.
Je nage dans la confusion la plus totale.
Je ne maîtrise plus la situation.
Si je te parle, attention,
je crains que mon cerveau ne prenne le contrôle,
bien trop certain de l'importance de son rôle.
Dans mon coeur, c'est la même.
C'est bien ça le dilemme.
Les sentiments se mélangent
créant une mosaïque bien étrange,
que moi-même je peine à discerner.
Il souhaite se sentir vivant
mais zigzague quand on veut le cerner.
Ainsi, contre les humeurs du vent,
se moquant du blizzard et de l'alizé,
même lorsque la balle est dans son camp,
il vise des buts mouvants.
Ses pulsations sont désordonnées.
La tachycardie n'est pas loin.
S'il veut qu'on prenne soin
de le protéger, d'écouter ses attentes,
il doit apprendre à pardonner.
Mais encore il se lamente,
agité par d'anciennes tourmentes.
Lorsqu'il se laisse enfin aller,
plus rien ne peut le raisonner.
Entre les deux s'engagent des dialogues improbables.
Les sujets de conflits sont infinis.
Puis, pour conclure, chacun traite l'autre de zinzin.
De leur état me tiennent pour responsable.
Moi, avec toute cette zizanie
j'en perds littéralement mon latin.
À mon insu, à tue-tête ils zinzinulent
et finalement ne font que ce qui leur chante.
Le plus drôle c'est qu'avec leurs histoires
c'est moi qui suis ridicule.
Bon allez, il se fait tard.
J'ai la gueule de bois des fêtards.
Ces deux-là m'ont saoulée
à ne pas trouver de terrain d'entente.
Il est temps de remettre de l'ordre.
C'est l'heure de la détente.
Je ne veux plus les entendre se disputer.
Je suis trop fatiguée pour discuter
après toutes ces nuits blanches
qu'ils m'ont fait passer sur la planche.
Je cesse maintenant de les écouter
car s'élève déjà le brouhaha
d'une foule de promesses
d'un quotidien mieux rangé.
Que ça leur plaise ou pas,
de côté je les laisse.
Je prends la relève,
je signe la trêve.
© Slamity Jane - SACEM
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Mes œuvres trouvent un second souffle de par les lecteurs et les auditeurs. Merci de me laisser vos impressions.