22 octobre 2022

Pessimiste / optimiste

Il voit le verre à moitié vide
Et ne pense pas à le remplir.
Par la même, l'esprit aride,
Obstiné, il refuse d'accomplir
Les plus élémentaires missions.
Ayant la désagréable impression
Qu'il le ferait en vain.
Il finit toujours sur sa faim,
Sa panse ne se satisfait de rien.

À travers son regard opaque,
Il filtre la lumière,
Perçoit le monde en négatif.
Ce n'est plus qu'une ombre,
Un fantôme dans un décor sombre.
À quoi peut servir l'espoir
À part à être finalement déçu ?
Il fait une croix dessus,
Ajoute des points noirs
À sa déjà longue liste.

Il a une profonde affection
Pour les clowns tristes
Effectuant le dernier tour de piste.
Il les trouve plus réalistes
Que tous ces êtres bariolés,
Perpétuellement souriants,
Qui, tout en riant,
Semblent vouloir violer
Sa dévouée neurasthénie.
Le mal est un génie.

Encombré par son malaise,
S'il a une pensée positive,
Ne pouvant formuler l'hypothèse
Qu'elle pourrait changer sa vie,
Aussitôt il la renie.
À chaque occasion il récidive,
Ignorant ces échecs.
Il se retrouve démuni.
Désabusé, il se ment
Et se débarrassera difficilement
De ses mauvaises manies.

-------------------------------------------------

L'optimiste s'éveille,
Avec un discret rayon de soleil
Frappant à sa lucarne.
C'est le bonheur qu'il incarne.
S'habillant d'un sourire
Pour accueillir le meilleur,
Laisser à la porte le pire.
Il n'y a pas mieux ailleurs.

Il ne fait plus cas
Des quotidiens petits tracas.
C'est un dissipeur de nuages,
Dénicheur de ciel bleu.
Il refuse de laisser en cage
Ses rêves d'envolées.
On le voit convoler
D'une bonne nouvelle
À un geste amical.
Le signe le plus banal
L'enjoint à se satisfaire.
Il y croit dur comme fer,
Il peut atteindre le paradis
Sans passer par la case enfer.

Son éternelle bonne humeur
S'affiche et est addictive.
On salue son absence
Au bureau des pleurs.
Jamais il ne se prive
De l'essentielle douceur.
Le quotidien s'adoucit.
Aux bouquets de soucis
Ou de chrysanthèmes
Il préfère d'autres fleurs,
S'occuper de ce qu'il aime.
Un stock de confiance
Lui permet d'en puiser
Même s'il est épuisé,
Que pleine est la coupe.

Sa lampe reste allumée.
Sagement il bannit
Celui qui veut l'éteindre.
Il a le vent en poupe.
Chaque matin il bénit
La flamboyante aurore
Qui allumera son foyer,
Dont les braises rougeoient encore.
Le sommeil vient l'étreindre
Et il sait que demain
Il poursuivra sa quête, vaillant,
Poussé par le mistral gagnant.*

© Slamity Jane - SACEM

* Vous aurez bien sûr reconnu le titre de la chanson de Renaud

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Mes œuvres trouvent un second souffle de par les lecteurs et les auditeurs. Merci de me laisser vos impressions.