C'était ma plus grande crainte et c'est arrivé. Je me suis cassé le pied.
Voilà donc deux textes issus de cette malheureuse expérience.
LA PRINCESSE AU PIED CASSÉ
Une femme marchait dans un bois.
Le moral au plus bas,
La peine en bandoulière,
Un brin tête en l'air,
Sans regarder où elle allait.
Soudain elle a chuté
Et s'est cassé le pied.
Bête accident de parcours.
Une dame la releva,
L'aida à faire les premiers pas.
Son ami de toujours
Lui porta aussi secours.
Nous sommes peu dans ce monde,
Il suffit de quelques secondes
Pour que tout change.
Des choses bien étranges
Se produisent dès lors.
À chaque fois qu'elle sort,
Heureuses incartades
- Tentant de passer inaperçue,
Peu fière de sa cascade -
Elle attire pourtant l'attention
Et ressent de la gêne
En lisant dans les yeux
Un mélange de compassion
Et de beaucoup de peine.
C'est devenu un jeu
De tenter d'avoir fière allure.
Si seulement elle s'attendait
À cette folle aventure !
C'est à se demander
Si elle est une princesse.
Autour d'elle on se presse,
Nulle part elle n'attend,
On lui propose de l'aide,
Une main serviable se tend,
On lui ouvre grand les portes.
C'est un bon remède
Pour lutter contre la fatalité.
Bien sûr, cela la touche aussi
C'est bien ça qui importe
Dans son malheur.
Touchée par de telles valeurs
Car il faut bien l'avouer,
Elle ne voyait pas les gens ainsi
Capables de se dévouer.
Persuadée que pour la majorité
Seul le chacun pour soi comptait.
Que l'égoïsme était roi.
Elle retrouve foi
En la nature humaine.
Les événements s'enchaînent.
Le destin a de drôles de façons
De nous inculquer ses leçons.
Elle a trouvé un allié.
Une fois remise sur pied,
Elle reviendra à l'anonymat.
Le retour à la normale
Lui enlèvera un mal,
Une sacrée épine
Car elle se souviendra
De toutes ces belles intentions.
Déjà un sourire se dessine.
Elle retiendra,
Qu'au-delà du paraître,
La solidarité n'est pas une invention
Vouée à disparaître.
© Slamity Jane - SACEM
C'EST PAS LE PIED...
Avoir le pied cassé, ce n'est vraiment pas le pied.
Moi qui n'ai jamais été à cloche-pied dans la vie, je n'ai plus le choix. Contrainte de jouer à la marelle, je ne suis pas prête d'atteindre le ciel.
Il n'y a pas si longtemps, j'esquivais les obstacles à grandes enjambées... Je suis plus fragile que ce que je croyais. C'est dingue comme une simple chute peut faire tout basculer et nous rendre terre à terre.
Ma tête est comme plâtrée. J'ai le moral lourd dans mon unique chaussette.
Mode momie-poétesse activé. Sans le faire exprès, je sors des expressions contenant le mot "pied" toutes les 5 minutes. Quoi qu'il arrive, il faut savoir jouer de chaque situation, mettre de la poésie en toute chose et ne pas perdre la tête, n'est ce pas ?
Je tente malgré tout d'avoir bon pied bon œil mais, par la force des choses, chaque matin je me lève du mauvais pied. Plus adroite du tout, je fais tout comme un pied. On appelle plus ça être gauche, car c'est celui là qui s'est arraché.
Je travaille d'arrache-pied pour faire bonne figure.
Heureusement les ami(e)s et la famille sont des béquilles magiques.
Ça doit être le signe qu'il est temps que je lève le pied. Que je cesse à tout prix d'accélérer dès que je constate que la voie se libère.
Je vais faire une entorse à mes principes.
Allez je me détend, je profite... Avec la décontraction naturelle de la tortue.
L'expression "Prendre son mal en patience" trouve maintenant tout son sens. Je tenterais de garder ce rythme lorsque l'on m'aura délivrée de ce fichu boulet à la patte.
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