J'ai un poil dans la main.
Tant pis je le couperai demain.
Oui la paresse est mon vice.
Dans le domaine je suis loin d'être novice.
J'aime sa caresse, c'est mon amante
Depuis des années elle m'aimante.
C'est inutile de me demander un service
Je suis incapable de m'en rendre.
Vous pouvez toujours attendre,
Je remets tout à plus tard.
Je navigue du canap' au plumard,
C'est ce qui rythme mon quotidien.
Je suis mon calme train train.
Mollasson, je le fais avec entrain.
Elles ne sont pas très chargées mes journées.
Au menu : de copieuses grasses matinées,
Téléc', de quoi commander du fast food.
La vie est belle quand on a tout sous le coude.
Ne vous épuisez pas à me molester.
Je ne veux pas bouger d'un pouce,
Encore moins que l'on me pousse
Et puis je n'ai pas la force de protester.
Je vois le monde vautré devant la télé.
Pour moi tout est bien trop rapide
Et je n'ai jamais vraiment été intrépide.
Je ne veux pas rejoindre la mêlée.
À mes yeux vous êtes tous des lièvres.
Rien qu'à vous regarder j'ai la fièvre.
Je préfère encore être telle la tortue,
Sachant que trop d'efforts tue.
J'ai tout le confort dans ma carapace.
J'attends que le temps passe.
Le monde tourne sans moi
Je m'en accommode bien
Et demain, encore une fois
Bien sûr, je ne ferai rien
La flemmingite aiguë n'est pas une maladie
Au contraire de ce que mes amis m'ont dit.
C'est une philosophie, un bon concept
Qui devrait avoir beaucoup plus d'adeptes.
Ne vous y trompez pas, je suis assidu
Pour défendre ma cause depuis longtemps perdue.
Je suis un étrange mais parfait mélange
Entre un paresseux et un loir.
Je n'en retire absolument aucune gloire
Mais j'ai glandé, je glande et je glanderai.
Je ne vois pas pourquoi je m'en priverai.
Je ne sais faire que ça de mes jours et nuits.
Et puis si jamais je m'ennuie
Comme un mouton, je compte les heures
Patiemment jusqu'à ce que je m'endorme.
Ça c'est sûr je tiens toujours la grande forme
Et il en faut peu pour faire mon bonheur.
Au pire je suis juste fatigué à ne rien faire,
Avouez que ma vie est loin d'être un enfer.
J'ai égaré sciemment ma motivation,
Sûrement sous mon hétéroclite bordel,
Au profit de ma dévorante passion.
C'est cela de vouloir rester fidèle.
Mon appart', je le reconnais à peine
Mais il faut que je me ménage
Et à le faire je risque le surmenage.
J'ai compris qu'à chaque jour suffit sa peine
C'est déjà bien quand je parviens à me lever,
Encore mieux quand je me décide à me laver.
J'en vois beaucoup des jaloux, des envieux
Qui voudraient aussi rester dans leur pieu.
C'est pas donné à tout le monde d'en faire aussi peu.
Le monde tourne sans moi
Je m'en accommode bien
Et demain, encore une fois
Sûrement que je ne ferai rien
Mais aujourd'hui c'est différent.
Quelque chose n'est pas normal.
Comme toujours je m'affale
Afin de reprendre mes habitudes
Et je suis soudain pris d'incertitude.
Peut-être dois je rentrer dans le rang
Car où me mène cette inaction abyssale ?
C'est la première fois que je m'affole.
Cependant ce n'est peut-être pas trop tard
Pour tenter de rattraper mon retard,
Sans non plus entamer une course folle.
Mon corps et mon esprit engourdis
Sentent bien que je ne suis pas dégourdi.
« Allez gars lève toi et marche !
D'ici il faut que tu t'arraches.
Tu es comme un vieux sparadrap
Devenu complètement inutile,
Ta cause est finalement bien futile.
Tu es vraiment dans de sales draps
Si on ne peut te résumer qu'à ça
Et que tu ne te réveilles pas fissa. »
Ce n'est peut-être qu'une crise de conscience
Qui sera finalement sans conséquence.
La seule chose courue d'avance,
Et franchement ça tombe sous le sens,
C'est que sera inscrit sur ma pierre tombale
« Si le repos est vital,
Il lui a été fatal »
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