07 mai 2022

Le poulet et le coq

Le poulet depuis toujours
Est jaloux du roi de la basse cour,
Se trouve lui même bien ordinaire,
Doute de sa capacité à plaire.
Du coq il maudit le panache.
Il rumine sans relâche.
Agacé que le souverain,
En plus d'avoir tout le grain,
Se pavane du matin au soir,
Attire tous les regards,
De voir les poules se presser
Autour de ce prétentieux mâle.
Et puis sa crête rouge vif
À tendance à le rendre agressif.

Encore réveillé par le chant de son rival,
N'étant pas très matinal,
Ce propos il lui a adressé :

- Tu as une estime de toi bien haute.
Tu te crois supérieur à moi
Car on ne regarde que toi ?

Face à cette critique, fissa,
Le coq s'agaça :

- Ce n'est pas de ma faute
Si la nature m'a ainsi fait
Et si on te trouve plus laid.
Certes tu manques de pot
Mais moi presque autant.
Car ce n'est pas de tout repos
D'être toujours sollicité.
Crois moi, si je te ressemblais
Ma vie en serait facilité.

L'accusateur répliqua, irrité :

- Et mon cul c'est du poulet ?

L'autre, amusé, lui répondit :

- En l'occurrence oui.
Le fait que tu m'envies
Aucunement ne me réjouis.
Ce que les uns veulent
Certains pourraient s'en passer.
Tu te fais du mal tous seul
À vouloir être aussi gros que le bœuf.
Mais s'en est assez
Tu me fais perdre mon temps.
Si tu n'es pas content
Va te faire cuire un œuf.

Après quelques minutes de blanc -
Et pour le poulet de malaise troublant -
Il ne trouva pas de réponse à pondre
Et dans le décor retourna se fondre.

Courroucé il apprit à sa façon
Pas une mais deux essentielles leçons :
La jalousie est un vilain défaut,
Se satisfaire de ce qu'on est il faut.

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